Sans contrainte, de prime abord, je me suis efforcé de mes premiers exercices à acclimater ma physiologie à l'ingestion de biscuits. Sans impératif coercitif de quantité ou de timing (comme nos amis anglo-saxons disent), je me contentais dans les premières semaines d'adopter une attitude et une discipline qui me prépareraient physiquement et mentalement à franchir les prochaines étapes de mon périple. « Il me paraît que tout acte porte en lui-même sa justification. » (André Breton)
Tout se passait bien, plusieurs biscuits par jour, des séquences qui me voyaient les enchaîner. Je me sentais en confiance dans mon corps et dans mon esprit. Mais comme le dit Maurice Dantec « Les certitudes sont les ennemies de la vérité. » et j'allais bientôt être confronté à ma première épreuve. Tout se passait pourtant bien, je maîtrisais mon effort, dosait la fréquence de mastication. Et pourtant j'ai dérapé. Je ne sais pas si je me suis laissé porter par mon entrain ou si je me suis simplement dissipé, perdant la concentration nécessaire à contrôler les vicissitudes ; quoi qu'il en soit voilà que ma mâchoire dévia légèrement de sa trajectoire pour venir heurter ma langue. Bien sûr la douleur immédiate n'était pas de nature à me faire renoncer, mais la plaie laissa très vite place à un aphte qui handicapa grandement mes performances, chaque bouchée devenant une torture.
Le graphique suivant montre l'évolution de mon entraînement (nombre de biscuit par jour et temps moyen d'ingestion par gâteau) sur le mois.

Le bilan de ce mois, s'il ne fut pas des plus exceptionnels, reste que je sais maintenant où se situe mon niveau et quelle est la marge de progression qu'il me reste à parcourir.
« Nul n’a droit au superflu tant que chacun n’a pas le nécessaire. » (affiche de la Révolution de 1848)